Décidément, rien de nouveau sous le soleil de la Macronie. On supplie (mollement) pour Boualem Sansal, on exige (fermement) pour Rima Hassan.

Le 24 juin va avoir lieu le « procès » en appel de Boualem Sansal. Malgré les pétitions, les supplications, les appels à l’indulgence (un scandale en soi), les tentatives d’apitoyer le raïs au petit pied en soulignant l’état de santé préoccupant du prisonnier, rien n’y a fait. Le président algérien est resté intraitable. Le seul résultat que Macronain et sa diplomatie guerrière ont obtenu, c’est que l’on se moque encore un peu plus de la France : renvoi de fonctionnaires consulaires français, refus de rapatrier des algériens expulsés, accentuation du discours anti-français dans tous les médias, et le mépris du tourmenteur pour son souffre-douleur !

La semaine dernière, Rima Hassan et Greta Thunberg, les deux walkyries de l’apocalypse climatique et de la défense de Gaza, étaient stoppées net par les « forces » (il n’a pas été nécessaire d’en mobiliser beaucoup) israéliennes dans leur croisière-croisade ridicule en faveur d’un peuple gazaoui qui compte autant sur ces deux sauterelles que sur les sept plaies d’Égypte pour les sauver des juifs. Pas même jetées en prison, enfermées dans une geôle humide infestée de rats pour donner de la consistance à la fable, mais hébergées et nourries (casher) dans les salons de l’aéroport de Tel Aviv, jusqu’à leur rapatriement par avion en France pour l’une, en Suède pour l’autre. L’état Juif tortionnaire a bien essayé de leur imposer le visionnage d’un documentaire sur le massacre du 7 octobre 2023, mais les croisiéristes-résistants-martyrs ont fait preuve d’un courage qui force l’admiration : si on nous inflige ce film honteux et mensonger de propagande sioniste, nous fermeront les yeux et nous nous boucherons les oreilles pendant la projection. Na ! Et notre président chef de guerre de menacer parallèlement Israël des pires représailles (on ne sait pas lesquelles, mais ça devait être du lourd, puisque le commando a été très vite mis dans un avion) si les "otages" n’étaient pas immédiatement libérés.

Pourquoi, me direz-vous, faites-vous un tel rapprochement entre deux affaires qui n’ont à priori pas grand-chose de commun ? Eh bien non, je ne ferai pas le rapprochement habituel et un peu fatigant à la longue du « deux poids deux mesures ». Cette double histoire, figurez-vous, me rappelle 1962, la fin de la guerre d’Algérie, les harkis et le FLN. La France ne voulait pas des harkis, sans doute parce que comme Sansal, ils avaient eu le tort de l’aimer, et elle les abandonna aux couteaux des « résistants » de la 25ème heure ( au moins 50.000 assassinats de harkis, épouses et enfants non compris). Les quelques familles de harkis qui avaient pu être sauvées et amenées en France par des officiers français (lesquels avaient gardé leur honneur, mais l’avaient payé de leur carrière) avaient été aussitôt enfermées dans des camps, comme des malfaiteurs, interdites de se déplacer dans le pays, méprisées ou ignorées par les gouvernements successifs qui les considéraient comme des traitres à leur patrie, l’Algérie, un comble ! Il n’y a eu que les Pieds-Noirs pour s’intéresser à leur sort… Et dans le même temps, il suffisait à un Algérien désirant s’installer en France, on se demande bien pourquoi il quittait le pays pour lequel il s’était battu au péril de sa vie, de se déclarer membre ou seulement sympathisant du FLN pour qu’on lui ouvre grand les portes de notre système social et du logement qui va avec.

Boualem Sansal est le dernier harki. Il a donné son talent à la France, qu’il aime. Rima Hassan a tout reçu de la France, elle ne lui rend rien, et elle la déteste. La France déteste ceux qui l’aiment, et aime ceux qui la détestent. Allez comprendre !