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Le retour de la Terreur.

, par  NEMO , popularité : 42%
NJ-Ile de France
Bonjour Visiteur à partir du 15 juillet 2025

Les juges ont pris tous les pouvoirs, mais sans les devoirs ni les risques. Et les politiques tremblent, du président au dernier des élus, de peur de leur déplaire…

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J’ai parcouru les 380 pages du jugement qui a condamné un ancien président de la République à de la prison ferme, 5 ans avec incarcération immédiate-différée. La condamnation d’une association de malfaiteurs, un délit « d’une gravité exceptionnelle », comme le martèle le tribunal. Ma première réaction : qu’on ne nous raconte plus que la justice manque cruellement de moyens. Parce que pour pondre un tel pavé, des moyens, il en a fallu, et pas qu’un peu. Les dizaines d’enquêteurs dont l’impartialité, l’objectivité et l’indépendance ne sauraient être remises en cause que par des complotistes estampillés (MDR), ont accompli non seulement un travail de titans, mais surtout une œuvre de « salut public » (« Salut public », ça ne vous rappelle rien ?). Pendant une quinzaine d’années, ils ont parcouru le monde, faisant exploser leur empreinte carbone, aux frais de tous les Nicolas de France, pour convertir en charge, et uniquement en charge, le moindre déplacement d’un collaborateur de Sarkozy dans un pays du Golfe, pour le soupçonner de corruption ou de trafic d’influence (au choix) lorsqu’il intervenait auprès d’un fournisseur ou d’un client de la France pour favoriser nos entreprises (pratique qu’aucun autre dirigeant d’aucun autre pays au monde ne se permettrait). Jusqu’à avoir essayé de l’impliquer dans l’affaire des rétro-commissions de Karachi, ou dans les démêlés de Bernard Tapie avec le Crédit Lyonnais (il était son ami, donc si Tapie avait indûment obtenu 400 millions d’euros d’indemnités, c’était grâce à Sarkozy… CQFD). Ne parlons pas de l’affaire Bettencourt, des écoutes entre Sarkozy et son avocat, formellement interdites par la loi, ce dont les juges semblent se ficher comme de leur premier code pénal, la coupe du monde attribuée au Qatar (c’est grâce à Sarkozy !), une douzaine d’affaires de corne-cul au total, assénées avec une joie mauvaise par toute la bienpensance.

Je l’ai déjà écrit. J’ai été un admirateur sans réserve du Sarkozy candidat à la présidence, j’ai été bluffé par son énergie, ses dons d’orateur, les convictions qu’il semblait porter. Il était tellement au-dessus du lot que c’en était gênant pour ses concurrents. Mais j’ai été tellement déçu par le président, par son obstination à vouloir plaire à une gauche qui le vomit encore aujourd’hui, que j’ai du mal à éprouver de la compassion pour l’homme à terre qu’il est aujourd’hui. Il n’en reste pas moins qu’au-delà du condamné Sarkozy, la « Justice », en envoyant en prison un ancien chef d’État (c’est le troisième, après Louis XVI et le maréchal Pétain, excusez de la comparaison), a signé définitivement la fin du fameux « État de Droit ». Les juges ont enterré le principe même qui le fonde et qui nous vient du droit romain : « in dubio, pro reo » - le doute profite à l’accusé-, et son complément : c’est à l’accusation de prouver la culpabilité, pas à l’accusé de prouver son innocence.

Dans cette affaire du financement par la Libye de la campagne de Sarkozy, l’accusateur public Edwy Plenel-Fouquier Tinville, à l’aide d’un faux dont il n’est venu apparemment à l’idée d’aucun procureur de le poursuivre pour diffusion de fausse information, avait dénoncé un montant de 50 millions d’euros… dont des années d’investigations à travers le monde n’ont pas permis de retrouver un cent ! Pourtant, avec un peu de bon sens, on aurait pu faire faire de sérieuses économies au budget de la Justice : est-ce que Sarkozy se serait lancé dans une intervention en Libye, en risquant que Kadhafi balance le paquet ? Est-ce que ce seul argument, ajouté aux investigations improductives, n’aurait pas dû amener le tribunal à prononcer la relaxe pure et simple ?

Oui mais, allez expliquer que vous avez dépensé des millions, voire sans doute des dizaines de millions d’euros, pour rien, ça, ce n’était pas possible. Il fallait donc condamner, sous n’importe quel prétexte, et avec la bonne conscience de ceux qui œuvrent pour que le bien triomphe du mal. Et Sarkozy sera pour la même raison condamné en appel, en cassation, et débouté par la Cour européenne des droits de l’Homme. Parce que tout ce beau monde est intouchable et se serre les coudes. Quand j’entends « je fais confiance à la justice de mon pays », je sors mon revolver !

P.S. si je cherchais la petite bête, je dirais que quand il faut aligner 380 pages pour tenter de prouver la culpabilité d’un président, c’est que les accusateurs eux-mêmes ne sont pas persuadés de leurs arguments. J’oserais même ajouter que j’ai l’impression que c’est parce que Sarkozy a été condamné qu’il est coupable, et pas parce qu’il est coupable qu’il est condamné.