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L’institut international de sondages Yougov, dont le siège et le directeur sont britanniques, vient de publier une étude sur l’état de l’opinion britannique à propos de l’immigration, à partir d’un échantillon de 8.055 adultes interrogés du 20 mai au 16 juin et d’un autre échantillon de 2.008 adultes interrogés les 22 et 23 mai. Un an après les protestations populaires contre l’insécurité liée à l’immigration, que la presse a improprement nommées « émeutes », et alors que de nombreuses manifestations contre l’immigration agitent la rue anglaise, il n’est pas inattendu que 56 % des Britanniques tiennent la question pour la priorité des priorités politiques. Moins attendue est la volonté exprimée par une majorité relative (45 % contre 44 % et 11 % d’hésitants) pour un arrêt total de l’immigration, assortie d’une remigration brutale (expulsion) des immigrés les derniers arrivés. Le divorce entre le peuple britannique et ses élites est de plus en plus en plus flagrant : elles sont pour le Net Zéro émissions de carbone, il est pour l’immigration Zéro, avec quelques expulsions en prime.

Détresse croissante des Britanniques devant l’immigration de masse

Selon les chiffres officiels, 948.000 immigrés sont arrivés légalement dans les îles britanniques en 2024, et 1.326 mille en 2025. Ces nombres énormes exprimant une réalité : l’immigration inassimilable provoque, avec le coût social et les faits divers que l’on sait, la détresse et la colère des Britanniques. Il faut y ajouter les immigrés illégaux, qu’il est par définition très difficile d’évaluer. On compte seulement les arrivées par petites embarcations à travers la Manche, dont le nombre s’élève officiellement à 170.000 depuis 2018, dont 43.600 pour la seule année 2024, mais ce n’est qu’une petite part du phénomène. Indépendamment de l’incidence de l’immigration sur l’emploi, le système de santé, l’insécurité, les Britanniques de souche éprouvent un sentiment de submersion. Dans l’immédiat, il semble exagéré, puisque 47 % des sondés croient que le nombre des immigrés clandestins est supérieur à celui des immigrés légaux. Mais au bout du compte il est juste dans l’ensemble. Le professeur Matthew Goodwin, de l’université de Buckingham a établi qu’avant 2065, la proportion des autochtones britanniques (ceux qui n’ont pas de parent immigré), qui est de 73 % aujourd’hui, passera en dessous de 50 %. Autrement dit, les Britanniques historiques, blancs, ne seront plus qu’une minorité sur leur propre sol.

Réduire l’immigration à zéro et commencer la remigration

Cela explique en partie le désir de voir l’immigration réduite à zéro, et d’organiser la remigration des immigrés les derniers venus, considérés comme à la fois très nombreux et non intégrables dans le monde britannique. Les récentes manifestations contre les hôtels de migrants après le viol et le meurtre d’une jeune fille par un immigré éthiopien expriment une volonté d’en finir. Ce désir se double d’une profonde colère, parce qu’en votant le Brexit, le peuple britannique croyait se débarrasser, cela lui avait été promis pendant la campagne électorale, de l’immigration-invasion : or, si beaucoup d’Européens ont quitté la Grande-Bretagne depuis, les gouvernements de droite et de gauche ont ouvert la porte en grand aux immigrés non européens, ce fut le cas entre autre du conservateur Boris Johnson. Un droit d’asile perverti accentue cette véritable invasion, et aucun gouvernement, malgré le Brexit, n’a osé ni voulu sortir du cadre légal international qui ligote ceux qui voudraient restreindre l’immigration : le Royaume-Uni est toujours soumis à la convention européenne des droits de l’homme et la Cour européenne des droits de l’homme s’y entend à faire respecter les « droits » des immigrés, clandestins ou non.

La majorité des Britanniques notent zéro leurs gouvernements de tout bord

Cet état d’esprit se reflète dans le sondage Yougov. Il est naturel que 86 % des sympathisants du parti de la réforme, de Nigel Farage, souhaitent l’arrêt total de l’immigration et un début de remigration, puisque c’est dans le programme de leur champion. Ce n’est pas une surprise non plus que 85 % d’entre eux veuillent expulser les sans-papiers occupant des emplois non-qualifiés, 90 % les boat-peoples de la Manche et 91 % les immigrés aspirés par les pompes des prestations sociales. Mais il était moins prévisible que 27 % des électeurs du Labour pensent de même. Autre donnée qui mesure l’ampleur de l’agacement des Britanniques : un cinquième d’entre eux souhaite la remigration des immigrés médecins et infirmiers arrivés avec un visa valide, et près de deux Britanniques sur cinq (39 %) souhaitent l’expulsion massive de tous les demandeurs d’asile arrivés au Royaume-Uni par le biais de la procédure légale appropriée : ils considèrent donc le système comme perverti et illégitime. C’est un gigantesque Zéro pointé donné par le peuple britannique à ses dirigeants de droite et de gauche, Labour et Torries.

Pauline Mille

Une majorité relative de Britanniques pour l’immigration Zéro et pour une remigration partielle : un article de reinformation.tv .