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Recrutement des professeurs : la malédiction du fonctionnariat

, par  Lisa Hirsig , popularité : 31%
Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.
Bonjour Visiteur à partir du 15 juillet 2025

La baisse du nombre d’enseignants révèle les limites d’un système figé : le fonctionnariat à vie empêche l’Éducation nationale de s’adapter, au détriment des professeurs comme des élèves.

Édouard Geffray, le ministre de l’Éducation nationale a justifié ce lundi 3 novembre sur le plateau de la matinale de TF1 la baisse du nombre d’enseignants dans le budget 2026. « On aura bientôt perdu 1 million d’élèves dans le premier degré. Sur 6,7 millions d’élèves à la rentrée 2019, on en aura 5,7 à la rentrée 2029. Quand on recrute des professeurs, c’est pour 40 ans », a-t-il expliqué.

Voilà bien l’un des problèmes du pilotage centralisé des administrations. Aucune entreprise ne recrute les gens pour 40 ans. Une entreprise privée ne pourrait pas être ainsi ligotée : elle doit prendre en compte l’évolution des goûts de ses clients, leur nombre et ce qu’elle sait du marché de manière à ajuster ses coûts et sa production. Autant de marges de manœuvre dont une entreprise dispose mais dont l’Éducation nationale est privée puisqu’elle s’engage auprès de ses nouvelles recrues à les payer à vie… Une soudaine désaffection des parents pour l’école publique ? Une inversion de la courbe démographique ? Une amélioration de la « productivité » des professeurs ? Un retour en grâce de l’instruction en famille ? Un exode des Français vers l’étranger ? Elle reste impuissante et sclérosée devant le moindre changement.

Le fonctionnariat, une malédiction ?

Le constat d’Édouard Geffray est donc juste. Mais il ne poursuit pas son raisonnement. Il en déduit simplement qu’il va recruter moins d’enseignants, mais toujours « pour 40 ans » ! Or, rien ne justifie que l’État offre un emploi à vie à un professeur. Ceux-ci sont supposément des personnes instruites et formées, capables de travailler dans d’autres secteurs. Ils sont d’ailleurs nombreux à avoir exercé d’autres métiers avant de se reconvertir dans l’enseignement. Il y a des alternatives au fonctionnariat à vie par la réussite d’un concours. On pourrait parfaitement imaginer que les professeurs se forment, passent un examen qui valide leurs connaissances et leurs aptitudes à enseigner et qu’ils soient ensuite recrutés par contrat avec la collectivité ou l’école qui les emploie.

« Le fonctionnariat est une malédiction : élèves et enseignants en sont les victimes »

Les avantages seraient nombreux, pas seulement pour l’État : les professeurs ne seraient plus dépendants d’une « affectation » mais libres de choisir leur lieu de travail, ils pourraient négocier leur salaire et passer d’un métier à l’autre s’ils le souhaitent. Nombre d’entre eux ne sont pas satisfaits de leur « condition ». Il suffit pour s’en convaincre de fréquenter des groupes de professeurs, notamment sur les réseaux sociaux.

Sur Facebook, le groupe « Prof, tu veux changer de métier » compte près de 40 000 membres, dont certains rapportent les situations dramatiques dans lesquelles le fonctionnariat les place : perte de confiance en eux, pression de l’administration lorsqu’ils sollicitent une reconversion, incapacité à s’imaginer un nouveau destin. Ils se sont longtemps vus comme des « serviteurs de l’État » et paient cher leur allégeance. Les écoles libres, dites « hors contrat », profitent de cette désaffection et puisent dans ce vivier de déçus du fonctionnariat.

Par ailleurs, j’entends parfois dire qu’il faudrait pouvoir exclure les élèves dont le comportement ou les paroles sont inadmissibles. Et c’est tout à fait vrai. Mais comment justifier que les Français continuent de payer certains enseignants, inamovibles bien que médiocres, voire maltraitants, dont l’évolution professionnelle ne doit rien au mérite mais tout à l’ancienneté et au conformisme ?

Dans La Détresse du petit Pierre qui ne sait pas lire, Chantal Delsol écrit : « Lorsque le mérite ne compte pas, la dégradation du travail est une sorte de destin grec. » Le fonctionnariat est une malédiction. Élèves et enseignants en sont les victimes. En sortir est une condition de leur dignité.

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