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Les vieux soldats du 11 novembre

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Cet article provient d'une source externe à NJ sans autorisation mais à titre d'information.
Cet article provient d'une édition antérieure de NJ.
NotreJournal republie cet article de 2015 qui raconte pas si mal les choses. Surtout avec le présent en 2017 .... ses belles mosquées et ses abrutis au gouvernement ! Republié en 2020 histoire de "se faire mal" ! Et toujours d’actualité plus que jamais en 2021, avec tout de même une petite lueur d’espoir avec Mr ZEMMOUR qui né de "notre côté" vient au secours de la "mère patrie", alors qu’elle serait plutôt la "sœur partie" ! Espérons et surtout il faudra convaincre les abstentionnistes de venir voter !


Il m’a fallu ce matin amener l’ancien à la messe. Et bien oui, quoi, le 11 novembre, il n y a qu’à Paris, à l’Arc de Triomphe, là où Président parade, qu’il n’y a pas de messe pour commémorer l’armistice et célébrer les anciens combattants. Ainsi donc l’ancien s’habiller, mettre LA cravate et s’en aller à la messe.


Nous y arrivons un peu à l’avance. Déjà pas mal de monde pour une petite ville comme celle-ci. Entre cent et deux cents personnes ainsi que quelques notables, des représentants de la municipalité, des pompiers, de la gendarmerie et de la police. A l’extérieur, un cortège se met en place, ils rentreront ensemble, au pas, tous derrière le curé, tous derrière les porte-drapeaux, une dizaine de porte-drapeaux, douze pour être précis. L’ancien ne souhaitant pas " défiler ", nous sommes rentrés avant et je l’ai assis au premier rang ce qui nous valut aussitôt remontrance de la part d’un supposé organisateur qui visiblement n’avait pas remarqué LA cravate : les premiers rangs, c’est pour les anciens combattants... Nous nous exécutons, un brin rigolards et nous nous rétrogradons au quatrième rang. L’orgue se met à résonner, la procession débute avec solennité. Remontent donc du fond de l’église, goupillon et sabres. Avec un respect non feint, l’assistance se lève et regarde passer ces anciens. Arrivés au bout de l’allée, le curé prend place sur son super siège tandis que les porte-drapeaux se placent de chaque côté de l’autel, là où j’imagine autrefois devaient s’asseoir tous les curés et enfants de chœur du coin. Les drapeaux sont mis au pied.

J’observe ces porte-drapeaux et ces anciens assis devant moi. Certes pas un n’a fait la Grande Guerre, le dernier poilu est mort il y a quelques années, mais aux insignes, aux décorations et aux drapeaux, je devine la seconde guerre, l’Indochine et l’Algérie. Certains semblent figés dans l’âge : vieux. D’autres la portent encore belle. Mais tous sont droits comme des piquets, visiblement fiers de ce qu’ils ont fait, de ce qu’ils furent et de ce qu’ils sont encore : des témoins, des acteurs et aujourd’hui des porteurs de mémoire. La mémoire des atrocités commises, des combats, des sacrifices et du sang versé, par eux ou par d’autres : des amis, des frères d’armes et bien plus nombreux encore des soldats qu’ils n’ont jamais connu mais qui ont partagé les mêmes affres, les combats et la mitraille, les blessures, la déportation ou les camps de prisonniers, trop souvent la mort. Ils exhibent fièrement leurs décorations. Certains n’en ont qu’une ou deux, d’autres une dizaine, un ou deux portent même de sacrés placards. Autant de témoignages, pour qui a l’œil et sait un peu, de ce qu’ils ont fait et vécu. Voilà des gens pour qui les " hochets " de la patrie reconnaissante ont encore de l’importance. Ils portent avec fierté, avec élégance et personne ici n’oserait s’en amuser.

Le messe commence avec au préalable une petite allocution d’un officiel du coin pour remercier l’église de lui ouvrir ses portes en ce jour de mémoire. Le curé en personne cette année fait son office. Il a mis les beaux habits d’après ce que je comprends, pas ceux des dimanches ordinaires, il a mis ceux de Noël, de Pâques ou de 15 août. Et la messe se dérouler. Les gens se levant quand il faut se lever, s’asseyant quand il le faut. Seuls les vieux porte-drapeaux resteront debout tout le temps. Lectures, évangile puis homélie. Une homélie dite sans notes, intelligente toute basée sur la mémoire, l’espérance de paix et la lumière.

Vient le moment de la consécration, là où le curé lève tout à tour le calice et le ciboire, là où les personnes présentes, au son de la clochette secouée par l’enfant de chœur, doivent elles baisser la tête ou le corps en signe de respect, j’imagine. Et ce qui m’a semblé comme une merveilleuse image : celle des porte-drapeaux ayant remis en place les drapeaux pour mieux, solennellement, les abaisser couvrant ainsi de leur hauteur l’autel, un peu comme si la Nation, la France, reconnaissait aussi, tout en la protégeant de ses trois couleurs, cette " religiosité " ; nos racines chrétiennes, dira-t-on aujourd’hui. La laïcité républicaine et citoyenne n’a pas sa place en ces lieux.

La cérémonie se conclue et la procession vers la sortie se met en route non sans que le curé ait remercié l’assistance pour sa présence et les anciens combattants pour ce qu’ils sont et ce qu’ils représentent, sans omettre de demander aux jeunes de porter le souvenir... Juste avant l’ite missa est, le président de l’association locale des anciens combattants remerciera ce nouveau curé, un béninois tout noir, pour avoir bien voulu célébrer cette messe. Il est vrai que l’ancien, un curé tout blanc, parti il y a 3 mois ailleurs, n’avait jamais pris , en six ans de présence, le soin de bien vouloir célébrer cette messe du 11 novembre...

Dans une dizaine d’année, il n’y aura plus aucun de ces vieux soldats de ce 11 novembre 2015/7. Qui portera le souvenir et la mémoire de ceux qui ont tant donné à leur pays ?

J’ai ramené l’ancien, il était tout content. Moi aussi.


Dans ses yeux, il y a de la souffrance, 
ça ne se voit pas. 
Dans son cœur, il y a de la vaillance, 
ça ne s’entend pas. 
Ses bras ont perdu leur puissance, 
mais il est toujours là, 
prêt à se lever pour la France, 
le vieux soldat. 

Ça lui fait mal, il l’a mauvaise, 
lorsque l’on siffle la Marseillaise. 
Ça lui fait mal, voir son pays livré au mépris, 
il en est meurtri. 
Le respect, il veut du respect, 
juste du respect, le respect. 

Les symboles ont de l’importance, 
pour cet homme là. 
La vision de toutes les offenses
fait du dégât. 

Il faut dire que ça n’arrive qu’en France, 
toutes ces souffrances, là. 
Il vient défier l’irrévérence, 
le vieux soldat.



( Le vieux soldat, Jean-Pax Mefret )

Folie passagère 2967.

Voir en ligne : http://corto74.blogspot.com/2015/11...