Le gouvernement assure que cette mesure n’a rien de « politique ». La ficelle est un peu grosse : dans un pays où les dépenses publiques atteignent 57 % du PIB et où la dette dépasse 114 % du PIB , toute nouvelle recette est bonne à prendre. L’administration fiscale se réjouit du fait que la hausse devait rapporter 466 millions d’euros aux communes dès 2026, mais la nouvelle n’est pas particulièrement bien accueillie par les élus locaux : « C’est très gentil mais nous n’avions rien demandé (…) d’autant plus que les administrés vont voir cette facture alourdie quelques mois avant les municipales » s’inquiétait l’un d’eux. Officiellement, il s’agit de corriger des écarts d’équité. En réalité, on voit mal comment ce bricolage pourrait relever d’ autre chose que d’un moyen commode de renflouer les caisses sans assumer une hausse frontale des impôts. D’autant que cela devrait représenter 63 euros de plus en moyenne pour des millions de propriétaires, un montant trop faible pour se lancer dans une procédure judiciaire. Pour Me Michaud, « c’est un peu facile de la part de l’État ».
La taxe foncière a augmenté de 37,3 % entre 2014 et 2024, ce qui est 1,9 fois supérieur à l’inflation et 4,3 fois supérieur à l’évolution des loyers, selon les calculs de l’Union nationale de la propriété immobilière (UNPI). Au lieu de multiplier les ajustements improvisés et les hausses déguisées, l’État devrait plutôt s’interroger sur sa propre trajectoire budgétaire. Le problème n’est pas un manque de recettes – la France bat déjà des records de prélèvements obligatoires –mais une hypertrophie de la dépense publique que nulle hausse de taxe foncière ne viendra compenser durablement.
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